- MAÎTRES CHANTEURS
- MAÎTRES CHANTEURSMAÎTRES CHANTEURSConfréries citadines de poètes compositeurs (en allemand Meistersinger ) en général artisans de profession, les maîtres chanteurs appartiennent à la bourgeoisie et cultivent encore, au XVe et au XVIe siècle, la tradition de chant monodique des Minnesänger du XIIIe et du XIVe siècle. Héritiers eux-mêmes des troubadours et des trouvères français, les Minnesänger étaient parvenus, après une première période d’imitation assez servile, à un style plus personnel avec Walther von der Vogelweide (1170 env.-1230), Wolfram von Eschenbach (1170 env.-1230), enfin Witzlaw von Rügen (1268 env.-1325) et Heinrich von Meissen dit Frauenlob (1250 env.-1318), soi-disant fondateur de la plus ancienne école bourgeoise de chant. La mort de Frauenlob marque le déclin des Minnesänger; les maîtres chanteurs leur succèdent. Groupés en confréries dès le XIVe siècle, ils s’organisent au XVe en véritables corporations au sein d’écoles de chant. La hiérarchie des membres est très rigide (apprentis, chanteurs, poètes, maîtres), et une censure très étroite est exercée par des juges élus (rimes, versification, grammaire, forme musicale, diction, thèmes traités). Cela à une époque où, à la suite de Conrad Paumann (1410-1473), l’Allemagne s’est engagée à son tour dans la voie polyphonique et instrumentale (orgue surtout). Des corporations de maîtres chanteurs existent alors à Nuremberg, Ulm, Mayence, Breslau, Iglau, illustrées par les noms de Michael Behaim (1416-1474), longtemps en service princier, de Conrad Regenbogen (après 1500), et à Nuremberg de H. Rosenplüt, de Hans Folz (mort en 1514 env.) et surtout de Hans Sachs (1494-1576), que Wagner devait traiter non sans raison avec une indulgente exception dans son opéra Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg (Die Meistersinger von Nürnberg , 1868). Les maîtres chanteurs se survivront jusqu’en 1839 à Ulm, et jusqu’en 1875 à Menningen.
Encyclopédie Universelle. 2012.